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Le biocontrôle reprend des couleurs

En 2024, les ventes de produits de biocontrôle ont atteint 308 M€, soit une hausse de 26 % par rapport à 2023 et de 11 % par rapport à 2022.

En 2024, le marché du biocontrôle a progressé de 26 % en un an et atteint 308 M€. Mais sa croissance future dépendra, selon Alliance Biocontrôle, d’une réglementation dédiée, d’incitations financières et d’un accompagnement renforcé.

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En 2024, les ventes de produits de biocontrôle ont connu un net rebond, atteignant 308 M€ selon le baromètre d’Alliance Biocontrôle réalisé par ADquation. Avec cette croissance de 26 % par rapport à 2023 (245 M€), le marché représente 12 % de la protection des plantes. « En 2023, la baisse était conjoncturelle, en grande partie due aux déstockages importants des distributeurs. En 2024, le marché est revenu à sa trajectoire habituelle : une croissance moyenne annuelle de 9 % sur les six dernières années, relativement constante », explique Gilles Ravot, nouveau président d’Alliance Biocontrôle.

La météo particulièrement humide et chaude sur l’ensemble de la dernière compagne a favorisé le développement de maladies et ravageurs, tirant ainsi les ventes de fongicides et de molluscicides. La part de marché des solutions de biocontrôle par segment atteint 35 % des ventes de molluscicides, 31 % des ventes d’insecticides, 17 % des ventes de fongicides et 3 % des ventes d’herbicides.

Une période « historique »

Lors d’un entretien accordé à Agrodistribution, lundi 28 avril, Gilles Ravot a rappelé l’ambition de l’association : atteindre 30 % de part de marché d’ici 2030. « Le chemin est encore long, les défis sont nombreux, mais nous nous y employons », a-t-il affirmé.

« Le biocontrôle représentait moins de 5 % du marché en 2014. En dix ans, cette part a été multipliée par 2,5. Pour atteindre 30 %, il faudra encore la multiplier par 2,5, ce qui implique une accélération de la croissance dans les années à venir », a complété Denis Longevialle, directeur général d’Alliance Biocontrôle.

Pour accompagner cette dynamique, l’association mise sur un contexte jugé « historiquement favorable » au biocontrôle. « En février, le commissaire européen à l’agriculture Christophe Hansen a identifié quatre points structurants pour le biocontrôle, dont l’un vise à instaurer une définition européenne d’ici fin 2025. Dans cet élan européen, notre priorité est de travailler sur cette dernière », souligne Gilles Ravot. L’association plaide pour une définition couvrant l’ensemble des solutions déjà reconnues en France, tout en restant ouverte aux innovations à venir.

Seulement deux nouveautés en un an

En parallèle, Alliance Biocontrôle travaille sur une refonte de la réglementation, afin d’accélérer l’homologation des produits. « Aujourd’hui, il faut sept à dix ans pour faire homologuer une innovation en Europe, contre deux à trois ans dans d’autres régions du monde. Cette lenteur pousse certaines entreprises à se détourner de l’Europe pour déployer leurs innovations. Se rapprocher de ces délais nécessite une réglementation dédiée au biocontrôle », souligne Gilles Ravot.

En effet, selon les données du ministère de l’Agriculture, 770 produits de biocontrôle étaient homologués début 2025, contre 768 fin 2023, soit seulement deux nouveaux produits en un an. Actuellement, ces solutions couvrent 56 % des usages phytosanitaires. « Il nous faut plus d’innovations pour combler les usages non couverts, mais aussi des incitations pour favoriser leur adoption », insiste le président de l’Alliance.

L’association travaille ainsi sur la mise en place d’un accompagnement financier et mise également sur le déploiement de l’outil de formation Digi-Agro auquel elle contribue dans le cadre d’un consortium piloté par l’Acta. Lancé en 2023, il entre dans sa phase finale. 250 modules de formation digitaux gratuits seront disponibles fin 2025 pour cinq filières agricoles. Ils le sont déjà pour quatre d’entre elles : grandes cultures, viticulture, arboriculture, culture légumières plein champ. Ces contenus pédagogiques destinés aux conseillers, agriculteurs, formateurs, etc. peuvent d’ores et déjà être testés. Les modules dédiés aux cultures sous serre sont en cours de finalisation.

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